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Groupe Audit Affirme ses ambitions au Brésil

Jean- François Serval, président de Groupe Audit Serval, a participé à la mission du conseil d’entreprises France – Brésil qui s’est déroulée à Sao Paulo du 26 au 27 mars 2024, à l’occasion du déplacement du Président de la République Emmanuel Macron au Brésil. La délégation était conduite par M. Jean-Pierre Clamadieu, président du conseil d’entreprises France-Brésil de MEDEF International et président du conseil d’administration d’ENGIE. Cette mission multisectorielle s’inscrivait dans un contexte de relance des relations bilatérales entre l’Union Européenne et le Brésil, avec en ligne de mire l’accord commercial UE-Mercosur et les problématiques de long terme liées à la décarbonisation du pays. Jean-François Serval nous livre dans cet entretien les principales leçons tirées de ce voyage riche en perspectives.

Rappelons que Groupe Audit Serval est présent sur le continent latino-américain à travers un accord d’alliance avec un réseau de cabinets opérant dans 21 pays du continent, du nom de SMS Latinoamerica. Ce réseau, formé de cabinets indépendants spécialisés dans les services d’audit, de conseil fiscal et de conseil pour les entreprises, réunit plus de 1800 professionnels au Brésil. 

1/ En ce qui concerne vos activités d’auditeur et d’expert-comptable, comment envisagez-vous votre développement brésilien ?

Le voyage organisé par Medef International, tout d’abord, m’a permis de mesurer la qualité des partenariats publics/privés, avec des collectivités locales, contraintes pour la détermination de leurs prix par des situations de concurrence multiformes. Cette concurrence est nécessaire pour calculer la rentabilité des investissements face à leur coût. J’ai personnellement, au cours de mon parcours professionnel, effectué de nombreux travaux sur les obstacles à la transformation des entreprises publiques en entreprises privées afin de les rendre opérationnelles dans un environnement concurrentiel. J’ai pu ainsi participer à la transformation d’entités importantes, comme l’Agence Française de Développement (AFD), Air France, EDF, des établissements bancaires, où la filière nucléaire, redevenue essentielle dans le cadre de la transition énergétique.

Ces compétences opérationnelles Groupe Audit Serval & Associés peut les mettre au service de projets brésiliens engagés dans ces processus de transformation, tout en garantissant les procédures d’audit nécessaires à la collecte des énormes ressources de financement nécessaires à ces opérations de grande envergure.

En ce qui nous concerne, en tant que cabinet d’audit, nous avons de nombreux besoins en compétences mathématiques et le Brésil dispose des ressources humaines nécessaires pour fournir ces compétences de haut niveau. Elles doivent permettre d’opérer des outils digitaux capables d’effectuer des audits décentralisés pour en rendre compte à toutes les autorités habilitées afin de réduire les risques de corruption et renforcer l’attractivité des investissements au Brésil.

Notre projet entrepreneurial vise à créer, avec nos partenaires brésiliens, un cabinet pouvant répondre aux défis qui seront rencontrés par les investisseurs sur un continent dont la crédibilité financière n’est pas historiquement bonne, alors que le système financier international est entrain de vivre une profonde mutation portée par les révolutions technologiques en cours et les évolutions géoéconomiques mondiales. Nous devons être porteurs d’une vision et de capacités opérationnelles pleinement internationales.

1/Comment voyez-vous l’économie brésilienne à l’issue de cette mission organisée par le Medef International ?

Ce qui frappe pour le nouvel arrivant au Brésil, c’est la taille de toute chose qu’il s’agisse de la géographie, des ensembles urbains, des ressources humaines ou agricoles. Nous sommes en présence du cinquième plus grand pays au monde par l’espace, avec plus de 218 millions d’habitants, qui dispose d’importantes ressources humaines, produites par ses écoles et universités. Le Brésil est la 9e puissance économique mondial et son taux de croissance est de 3% en 2023, avec un excédent commercial record de près de 100 milliards de $. Les échanges avec la France ne sont, la même année, que de 8,5 milliards d’euros, ce qui fait de notre pays un partenaire commercial relativement modeste avec la 9e place dans les échanges brésiliens. Toutefois, notre pays dispose d’une importante présence sur place, avec un stock d’Investissements directs à l’étranger (IDE) de près de 45 milliards d’euros ? Le Brésil est ainsi la 2ème destination des IDE français parmi les marchés émergents, derrière la Chine. Les multinationales y sont d’ailleurs très présentes : la quasi-totalité des entreprises du CAC-40 comptent au moins une filiale au Brésil. Il est également le premier partenaire économique de la France en Amérique latine. Le potentiel de développement des échanges et des partenariats est extrêmement important entre les deux pays.

3/ Quels sont les atouts de la France pour s’imposer comme un partenaire privilégié du Brésil ?

Il est important de noter qu’il existe de nombreuses convergences d’intérêt entre les capacités industrielles et scientifiques de la France et du Brésil. La tradition française de construire et livrer des gros ouvrages d’art- ponts, routes, lignes ferroviaires- de gérer efficacement des infrastructures comme des réseaux électriques, digitaux ou d’assainissement, est reconnue par nos partenaires brésiliens.

On peut affirmer que les circonstances politiques, économiques et monétaires sont favorables à une convergence des intérêts de nos deux pays qui partagent, par ailleurs, une certaine philosophie commune issue de l’histoire. N’oublions pas la devise du drapeau brésilien « Ordem e Progresso » (Ordre et Progrès), a été forgé par le philosophe positiviste Auguste Comte en 1848. 

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